Réception à la salle des Illustres, mardi 18 juillet 2017.

Mardi 18 juillet 2017, nous avons eu l’honneur d’être invité par la Mairie deToulouse pour fêter notre victoire de la Gold Plate de l’Union Cup de Madrid qui a eu lieu le week-end du 29 au 30 avril 2017.

L’équipe a été reçue dans la salle des Illustre du Capitole, en présence de monsieur Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse, de madame Jacqueline Winnepennickx-Kieser, adjointe au Maire de Toulouse, de madame Nicole Miquel-Belaud, conseillère municipale et de monsieur Samir Hajije, Maire de Bagatelle et qui a eu le plaisir de remettre les trophées lors de nos dix ans pour Ovalie 2016. Après l’élocution de monsieur le Maire de la Ville, notre président, Cyril Broccardo, a pris la parole et nous a gratifié d’un très beau discours.   

Voilà une belle récompense pour notre équipe, qui a su, depuis sa création en 2006, grimper petit à petit les échelons de la reconnaissance.

Nous remercions le staff: Cyril notre président, Julien notre coach, Vincent notre vice-président, Sylvain notre trésorier et Victor notre secrétaire, ainsi que les autres membres du conseils d’administration: Quentin et Quentin, Alexis notre capitaine . Nous remercions aussi les joueurs qui se sont impliqués qu’il fasse beau ou froid, lors des entraînements.l’assiduité paie. Nos supporters et aussi nos sponsors! Merci aussi à tous les anciens Tou’Win qui ont fait aussi ce que nous sommes aujourd’hui.Rendez-vous pour la saison prochaine pour de nouveaux challenges!

Monsieur le Maire, Madame et Monsieur les adjoints, Madame la conseillère,

Je tenais au nom de toute l’équipe des Tou’Win à vous remercier Monsieur le Maire, très chaleureusement de nous accueillir dans cet endroit prestigieux. En nous accueillant, vous témoignez de l’attachement à notre cause que vous avez souvent manifestée. Quand je parle de prestige de cet endroit pour les rugbymen, c’est qu’il est chargé de symboles sportifs. D’habitude quand des joueurs de rugby viennent présenter une coupe d’Europe, ce sont des joueurs hétérosexuels ou en tout cas étiquetés comme tels. Aujourd’hui vous faite l’honneur de cette salle à une équipe «gay-friendly».

Ce terme nous y tenons car cette équipe elle est à nous tous : à nous joueurs homosexuels qui aimons joueur au rugby et aux autres joueurs, hétérosexuels, qui portent le même maillot et qui s’engagent dans les mêmes luttes que ce soit sur ou en dehors du terrain. Le rugby est un des seuls sports où il y a besoin de tout le monde et ou chaque gabarit est utile. Il apprend aux enfants voire aux adultes que personne ne vaut rien et que le groupe est plus fort soudé et en utilisant les atouts de tous.

Bien sûr, je ne dirais pas qu’à chaque fois que nous touchons un ballon, nous pensons à la lutte contre l’homophobie mais à chaque fois que nous faisons vivre la balle ensemble, l’image de l’homosexualité change et en particulier dans les clubs de la région que nous rencontrons. Par le jeu nous imposons tolérance et respect. Dans cet endroit protégé et accepté par vous, représentants de l’autorité, nous pouvons nous questionner sur notre utilité.

Mais en 2017, il suffit d’allumer la télévision ou de lire la presse écrite pour voir que l’homophobie tue tous les jours. Que l’insulte n’est jamais banale et en aucun cas acceptable. Résumer quelqu’un au terme d’«homosexuel», c’est le réduire à sa sexualité. Mais naître homosexuel ou même pendant une période de sa vie être dans une relation homosexuelle, c’est une question de rencontre, de sentiments, d’amour. Bien sûr cela n’est pas évident de l’accepter pour soi-même et encore moins de le vivre devant la société ou la famille.

En tombant moi aussi dans les clichés, j’avais envie de parler d’amour aujourd’hui puisque ce lieu est également un lieu où on célèbre les mariages. Comme il existe X formes d’engagements, il existe X formes d’amour : filial, fraternel, entre deux personnes hétérosexuelles, entre deux personnes homosexuelles. Y a-t-il un réel intérêt à les classer, à considérer qu’un vaut mieux qu’un autre ? N’est-ce pas également une histoire entre deux personnes quine regarde qu’eux ? Comme le disait ma grand-mère : « on ne change que de tête, on ne change pas les problèmes ». Bien sur la haine est plus facile, elle ne s’entretient pas, elle flatte les bas instincts et impose le fort contre le faible. Dans l’amour il faut reconnaître l’autre dans sa différence, utiliser ses forces pour le valoriser et utiliser ses faiblesses comme levier pour le faire grandir.

Donc je dirais que les Tou’Win c’est une histoire d’amour. D’amour pour le ballon ovale en premier mais aussi d’amour entre nous. Une façon de montrer aux hétérosexuels que les homosexuels ne sont pas tous pareils et démontrer aux homosexuels que les hétérosexuels ne sont pas tous pareils.

La tolérance n’est pas à sens unique.Cette philosophie nous a fait gagner cette année deux trophées majeurs et au-delà a fédéré un groupe qui encore une fois porte haut et fort un message de tolérance et d’intégration.

Je tenais à remercier tous les membres du bureau et du CA de cette année (Victor, Vincent, Sylvain, les deux Quentin, Alexis et Julien) et nos sponsors qui nous ont permis de partir à Madrid à moindres frais.Et encore une fois merci Monsieur le Maire, de cette occasion unique dans la vie de beaucoup d’entre nous. Nous avons accepté avec plaisir cette marque d’amitié. Quant à moi, je suis très fier d’avoir été à la tête de cette association depuis plus de 6 ans et de ce qu’elle est devenue.

J’espère cependant qu’il n’y en aura plus besoin dans quelques temps et qu’un joueur homosexuel pourra sans problème aller jouer dans un club classique et affirmer comme les autre qui il est.

Merci.

Cyril Broccardo